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depuis le 01/05/2012
Par ΨMusicgroove,
publié mercredi 2 mai 2012 à 21:21  

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Il y a des «cartons » d’audience mystérieux, des scores stratosphériques d’une autre époque cathodique. Ainsi des résultats lunaires de The Voice, le télé-crochet de TF1 et ses huit millions de téléspectateurs de moyenne. Ce programme, dupliqué d’un concept américain, est sans doute le plus gros succès que le petit écran ait enregistré ces quinze dernières années. Or si The Voice semble un Ovni, ses performances détruisent quelques idées reçues et s’expliquent également par des raisons autant sociétales que télévisuelles. Parmi les idées reçues que ce programme envoie au pilon, celle selon laquelle, bousculées par la TNT, les grandes chaînes généralistes seraient inexorablement vouées au déclin: une idée fausse. Aussi simple que cela puise paraitre, un bon concept fait de bonnes audiences. Et si TF1 connait depuis un certain temps maintenant des problèmes d’audiences, doublés d’une crise de positionnement et même d’identité, c’est moins en raison de l’évolution du paysage télé, que de l’incurie d’une équipe de programmation souvent en panne d’imagination. Formule 1, au moteur parfois encrassé, du petit écran, TF1 redevient un bolide dès lors qu’on lui trouve le bon carburant : concept, casting, mise en scène, tout fonctionne ici avec ce programme achevé. Et La Une reste La Une: antériorité et puissance de la marque, prime au leader: il n’est pas une seule chaîne dans le Paf qui réaliserait les mêmes scores d’audiences avec l’exact même programme, diffusé ailleurs que sur TF1. De quoi rassurer sans doute ses responsables qui pouvaient douter de la pérennité d’une vieille dame du Paf bousculée par les «nouveaux entrants», de W9 à Direct 8 . L’autre raison du succès de The Voice tient à l’ergonomie même de cette émission, à ce qu’elle véhicule comme « valeurs », même si me mot peut apparaitre fort. Ecoute de l’autre, empathie palpable et convivialité à tous les étages : ce programme est tout d’abord consensuel. Dans une société au bord de la crise de nerf, TF1 a intelligemment choisi un concept sans maillons faibles, ni maillons forts, où chaque candidat, écouté et respecté, fait l’objet d’une séance de calinothérapie reposante. Ni forts, ni faibles : la pire des interprétations est saluée comme une prouesse vocale et la meilleure d’entre elles, immédiatement Oscarisée. Terminé, ainsi, les télés-crochets précédents, -tel que la Nouvelle Star, sur M6-, qui voyaient un jury de snipers exécuter des candidats dans des parties de ball-traps qui ne réjouissaient plus que les intéressés. Sous anxiolytique, la France de 2012 ne veut plus des numéros humiliants d’une Laurence Boccolini renvoyée dans ses foyers avec son Maillon faible. Aujourd’jui, on n’achève plus les chevaux. Et chaque chaîne y va de son programme thérapeutique et hallucinogène. M6 autorise des paysans de l’Ariège à rencontrer des «bombasses » venues de la ville, (L’amour est dans le pré) TF1 fait pleurer dans les chaumières en retapant des taudis transformés en maison-témoin pour familles à la dérive, (Tous Ensemble). Tandis que M6, encore, relooke des quidams à qui on ne ferait pas l’obole d’un regard, mais à qui on offre une cure d’esthétique revigorante : miracle du petit écran. La télévision s’est ainsi imperceptiblement adaptée à une société en quête de valeurs, qui voit le rugby -ce sport des smicards au grands cœurs- supplanter, en terme d’audience, le football et ses nababs : Jamais le Tournoi des Six nations de Rugby n’avait de toute son histoire enregistré de telles scores, dépassant ceux réalisés par un Onze tricolore, symbole d’une génération de footeux bling-bling. La France des riches contre la France des pauvres.

Mots clés : the voice, tf1


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